Le projet de PAD Herrmann-Debroux est sur la bonne voie mais…

Le projet de PAD Herrmann-Debroux est sur la bonne voie mais…

… la Région doit aller jusqu’au bout de sa logique en abandonnant l’idée du P+R et en imposant des quotas de logements sociaux.

Les propositions du projet de PAD Herrmann-Debroux vont majoritairement dans le bon sens : celui de passer d’une typologie périurbaine (autoroute, sites monofonctionnels, parkings à ciel ouvert) à un caractère nettement plus urbain. L’ARAU salue, une fois n’est pas coutume, le courage de la Région d’entériner la suppression du viaduc Herrmann-Debroux et de projeter la requalification de l’autoroute E411 en boulevard urbain. Urbaniser des parkings à ciel ouvert (site Demey de l’hypermarché Carrefour, site du parking de transit P+R Delta), introduire de la mixité fonctionnelle, recréer des fronts bâtis à l’alignement des voiries (site Beaulieu de la Commission européenne, en partie), requalifier la friche ferroviaire de Delta sont autant de choix qui concourent, en gommant le caractère périurbain actuel, à une amélioration du cadre de vie par rapport à la situation existante.

Néanmoins, ce projet de PAD a des défauts, le principal étant la création d’un parking de transit (P+R), système dont l’inefficacité et les effets pervers ont été démontrés, et le prolongement/scission de la ligne de tram 8 pour le desservir. Ces deux projets de mobilité inefficaces engendreraient des chantiers lourds, longs, très coûteux (86 millions !)… mais surtout inutiles ! Le projet de P+R s’inscrit à contre-courant des objectifs de réduction du trafic automobile et pourrait grever le budget de réaménagement des espaces publics tout en retardant sa mise en œuvre : il doit donc être abandonné.

Par ailleurs, aucun quota de logements sociaux ou moyens n’est inscrit dans le projet de PAD alors que la demande en logements « abordables » ne cesse de croître et que la nouvelle majorité régionale a encore récemment (ré)affirmé l’urgence de répondre à cette crise. L’ARAU demande que les terrains publics (Delta et Triangle) comportent 100% de logements publics et que les terrains privés (Triomphe, Beaulieu, Demey) accueillent un minimum de 20% de logements sociaux.

Il faut aussi relever le manque de participation et de concertation avec les habitants (que l’on retrouve dans tous les projets de PAD et, plus généralement, dans tous les projets d’urbanisme et de mobilité). L’autorisation de tours (ou « émergences » dans le langage de la Région) viendrait gâcher les efforts de recomposition urbaine, de même que l’implantation de certains bâtiments en ordre ouvert (immeubles isolés ne formant pas de front bâti). Les gabarits (hauteurs) peuvent être revus à la baisse en diminuant les superficies des fonctions commerciales et de bureaux qui seraient autorisées par le PAD.

Enfin, les réaménagements de l’espace public, aspect fondamental du PAD Hermann-Debroux, doivent être prioritaires et faire l’objet d’un planning beaucoup plus précis, sans quoi la volonté de la Région et l’opérationnalité de l’outil PAD seront décrédibilisées.