Place de la Monnaie : money, money, money ?

Place de la Monnaie : money, money, money ?

Le principe du pop-up consiste à surgir là où personne ne l’attend et pour une période déterminée. C’est la mode du moment. Elle a frappé place de la Monnaie, sous la forme d’un vaste édicule de plus de 400 m² au sol, sur deux niveaux, (en réalité des containers empilés, recouverts de planches de bois et fermés, à l’arrière, par une palissade recouverte d’un ruban de barbelés). Alors que le réaménagement récent visait à dégager la place de tout obstacle, voici le piéton contraint d’en contourner un, à la fois physiquement et en tentant de faire abstraction de sa raison d’être : la marchandisation de l’espace public.

Les pouvoirs publics ont la responsabilité de garantir l’usage sûr et désintéressé de l’espace public. Pour bien faire, il devrait être dégagé de toute publicité et sollicitations commerciales, qui sont omniprésentes par ailleurs et n’ont pas à s’imposer à ceux qui ne le souhaitent pas.

L’espace public est un lieu d’expression et de manifestation, il revêt un rôle politique, celui de l’exercice d’une forme de citoyenneté permise par l’existence de ce lieu de rencontre, de dialogue et de confrontation. Voilà pourquoi toutes ces formes d’appropriations commerciales, de privatisation qui ne disent pas leur nom, d’exclusion, qui ne jugent pas utiles de respecter les procédures de demandes de permis nous révoltent et nous sont insupportables : elles confisquent un espace qui est voué à la libre déambulation et à la libre expression, en dehors de toute forme d’injonction commerciale. Les avancées démocratiques ne se gagnent  pas dans les magasins mais sur les places publiques.