Musées Royaux des Beaux-Arts : la Régie des Bâtiments de l’État et l’État sont responsables.

Musées Royaux des Beaux-Arts : la Régie des Bâtiments de l’État et l’État sont responsables.

Les travaux de couverture du puits de lumière de feu le Musée d’Art Moderne, destinés à abriter le Musée fin-de-siècle, ont été bâclés, entraînant la fermeture de l’exposition « Rogier van der Weyden ». Cette catastrophe ne doit pas occulter la responsabilité de la Régie des bâtiments de l’État, propriétaire des lieux, et celle de l’État, face aux Établissements scientifiques fédéraux.

Pour le directeur des musées royaux des beaux-arts, le coupable est l’entrepreneur1 et ses sous-traitants contre lesquels un recours est envisagé. Mais cette situation résulte avant tout de la précipitation dans laquelle les travaux ont été réalisés, conséquence de la hâte dans laquelle est préparé l’avènement du déjà fameux musée fin-de-siècle qui ouvre cette semaine pour la Saint-Nicolas et qui est rendu nécessaire par l’atterrissage tant attendu de la collection Gillion Crowet.

N’importe quel propriétaire qui laisse fuir ses verrières et fait des trous dans ses plafonds finit par devoir passer à la caisse. La Régie n’échappe pas aux lois de la physique. Il semble invraisemblable de ne pas mieux encadrer un chantier qui se déroule juste au-dessus d’oeuvres inestimables et il est inadmissible de réaliser de tels travaux sans permis, arguant de travaux de « minime importance » dans des parties non classées d’un bien classé.

L’instance compétente, la Région, doit exiger que les Musées et la Régie demandent des permis d’urbanisme et que cette dernière publie son programme de travaux pour les musées royaux des beaux-arts. Alors le débat public pourra avoir lieu sur les priorités, qui portent à l’évidence sur un redéploiement décent des collections du musée d’art ancien.

Le puits de lumière pourrait être fermé car il paralyse la place des musées. Il est le résultat d’un compromis suite au refus, par l’opinion publique, du signal aveugle en béton conçu initialement par Roger Bastin comme entrée du musée d’art moderne. La Région peut examiner avec les musées et la Régie, dans le cadre d’une demande de permis d’urbanisme, comment rendre une vocation urbaine à cette place perforée.

Le manque de transparence et de débat public dans lequel, et grâce auxquels, les musées royaux se décrédibilisent est inacceptable. L’État doit faire part plus clairement de ses options. La Régie doit publier ses plannings de rénovation.