Quartier européen : le Projet Urbain Loi compromis

Quartier européen : le Projet Urbain Loi compromis

Ce 22 mai 2013, la Commission de Concertation de la Ville de Bruxelles se réunira pour débattre de la deuxième version du projet de Règlement Régional d’Urbanisme Zoné destiné à encadrer la mise en œuvre du Projet Urbain Loi (RRUZ du PUL), un an jour pour jour après s’être penchée sur la première version. Pour rappel, le RRUZ a pour objectif de se substituer au titre 1er du Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) dans les limites fixées par le PUL ; de traduire les grands principes du PUL en termes réglementaires : les espaces libres en réseau, la rue ouverte et l’îlot ouvert, les trois fronts de bâtisse et les trois gabarits.

Suite aux nombreuses réclamations introduites lors de la première enquête publique et à l’avis de la Commission de Concertation, la Région a décidé de revoir sa copie en faisant, notamment, réaliser une étude d’impact par le bureau Aries en collaboration avec BUUR, CSTC-WTCB et l’institut Von Karman.
L’étude d’impact confirme les critiques reçues par le premier projet de RRUZ. D’une manière générale, elle affirme que cette première version du RRUZ n’a pas correctement traduit les intentions développées par le PUL, voire qu’elle aurait pu, si elle avait été appliquée, induire des effets contraires à ses principes.

Au-delà des considérations « techniques », ne faut-il pas se poser la question de la pertinence même de certains objectifs du PUL ? Si la réintroduction de logement dans le quartier et la volonté de casser « l’effet corridor » de la rue de la Loi sont louables, un doublement de la surface de bureaux semble au contraire une bien mauvaise idée.
Le dernier cahier de l’Observatoire des bureaux  démontre en effet que la vacance dans le Quartier Léopold atteint déjà 12 % (8,3 % pour la moyenne régionale). Plus préoccupant encore, cette vacance est structurelle : une part importante des espaces de bureaux vides l’est depuis plusieurs années (58 % des surfaces vides sont sur le marché depuis plus de 4 ans). De plus, il n’y a pas de corrélation entre l’âge du bâti et le taux de vacance : « La corrélation entre persistance de la vacance et ancienneté du bâti n’est absolument pas démontrée, au contraire. »  Si le PUL se voulait un instrument de lutte contre la vacance par un renouvellement du bâti (en incitant à la démolition-reconstruction), c’est raté…

En conséquence, l’ARAU estime que l’Observatoire des bureaux et l’étude d’impact de la première version du RRUZ devraient conduire à une remise en cause fondamentale du PUL.