Projet Neo : errare humanum est, perseverare diabolicum

Projet Neo : errare humanum est, perseverare diabolicum

Le projet de méga centre commercial de 72.000 m² et les dégâts qu’il causerait sont toujours au programme…

Ce mercredi 7 mars, la commission de concertation se réunira pour débattre de la première phase du projet Neo, baptisée Europea. Elle se penchera sur les demandes de certificats d’urbanisme et d’environnement du projet « amendé » suite à l’étude d’incidences. Force est de constater que cette version « amendée » du projet est pour ainsi dire identique, en terme de programmation des affectations, à la version soumise à l’avis de la commission de concertation en décembre 2016.

Le projet n’a pas évolué d’un iota depuis 2016 malgré les nombreux avis négatifs qui continuent d’être émis (par des riverains, des associations environnementales, des représentants des classes moyennes, des syndicats, la Commission Régionale de Développement (CRD), etc.).

À projet inchangé, analyse inchangée : ce que l’ARAU disait du projet en 2016 reste donc d’actualité, à savoir que le programme du projet Neo est en total décalage avec la réalité, qu’elle soit environnementale, sociale ou économique :

  • non-respect de la hiérarchie et de la chronologie de la planification, faisant de celle-ci un instrument de légitimation plus que de programmation ;
  • non-pertinence d’un méga centre commercial de 72.000 m² dans un contexte de saturation et de suroffre de surfaces commerciales ;
  • « appel d’air » pour le trafic automobile, principalement généré par le centre commercial ;
  • inadéquation de l’offre de logement en regard de la demande de logements abordables et plus particulièrement sociaux ;
  • forme peu urbaine prise par le projet : urbanisme sur dalle, architecture sur socle, rue et ville intérieures souterraines, « bouquets » de tours.

Les promoteurs de Neo (dont la Ville de Bruxelles) persévèrent dans le déni ; refusant de voir que leur projet est en total décalage avec la réalité, ils persistent à nager à contre-courant. Malgré les nombreux avertissements, dont une étude d’incidences aux conclusions sans équivoque concernant les graves problèmes de mobilité mais surtout de pollution qui en découlent, le projet « amendé » continue à souffrir des mêmes tares que le projet initial (et pour cause, la programmation n’a pas bougé d’un pouce !).

Dans ces conditions, l’ARAU ne peut que formuler à nouveau les demandes exprimées à l’occasion de la précédente enquête publique, à savoir :

  • le respect de la hiérarchie et de la chronologie des plans : les demandes de certificats ou de permis ne peuvent être introduites tant que les instruments de planification adéquats (PRAS et PPAS) ne seront pas définitivement arrêtés (après avoir fait l’objet d’une procédure d’élaboration démocratique) ;
  • l’abandon du projet de centre commercial qui ne répond à aucune demande et qui créerait un gigantesque « appel d’air » pour le trafic automobile ;
  • la réduction drastique, par conséquent, du nombre d’emplacements de parking prévus sur le site ;
  • la priorité à la construction de logements sociaux sur ces terrains publics afin de participer à la résorption du déficit régional en la matière ;
  • le maintien des équipements culturels, sportifs et de loisir existants ;
  • le développement de ces fonctions selon une forme urbaine compatible avec le tissu existant (en supprimant le centre commercial, les logements peuvent s’intégrer sous une forme plus urbaine).