Un péage urbain pour l’ensemble de la Région, seul gage d’une mobilité durable

Un péage urbain pour l’ensemble de la Région, seul gage d’une mobilité durable

Une alternative réellement efficace et socialement équitable au plan tunnel du gouvernement

La « saga » des tunnels bruxellois a (re)mis la question de la mobilité à Bruxelles à la une de l’actualité. Considérée dans plusieurs classements comme « la capitale la plus embouteillée d’Europe », la Région fait face, depuis des années, à une congestion intolérable, synonyme de coûts faramineux, tant en matière économique (estimés par BECI à plus de 500 millions par an) qu’en termes de santé publique (plus de 632 victimes de la pollution de l’air chaque année à Bruxelles). Ce constat est unanimement partagé et tout le monde s’accorde pour dire que des mesures doivent impérativement être prises.

La rénovation des tunnels, qui engloutirait jusqu’à 3 milliards d’euros, n’est pas une solution puisqu’elle reviendrait à pérenniser la situation actuelle, à maintenir cet irrespirable statu quo. Pas question pour les Bruxellois de financer cet immobilisme ! La mobilité à Bruxelles ne pourra s’améliorer qu’en traitant la cause de la congestion, pas ses symptômes : diminuer significativement la pression automobile sur la ville est la condition sine qua non.

Les responsables politiques doivent réaliser que les mentalités et les comportements ont déjà changé et qu’ils continuent d’évoluer : les ménages Bruxellois sont de moins en moins motorisés (plus d’un sur trois ne possède pas de voiture) et l’automobile représente moins d’un tiers des déplacements internes à la Région.

D’autres villes en Europe et dans le monde ont mis en place des systèmes de péage avec des résultats probants, tant en matière de réduction du trafic automobile qu’en matière d’amélioration de l’offre de transports en commun. Une publication de l’ADEME (l’agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), portant sur 15 villes, a recensé des réductions pérennes du trafic automobile de 15 à 85% accompagnées, dans la quasi-totalité des cas, d’une augmentation de la demande et de l’offre en transports en commun. Pourquoi Bruxelles ne pourrait-elle pas mettre en place un système qui a fait ses preuves ?

C’est aujourd’hui, alors que nous sommes confrontés aux conséquences désastreuses des choix opérés dans le passé par l’État, que nous devons prendre la décision de nous engager sur la voie d’une mobilité durable par un signal fort. Le bon sens et la rationalité nous imposent d’opter, dans l’intérêt général, pour la mise en place d’un péage urbain, solution qui s’avérera profitable à tous et qui répond aux aspirations des Bruxellois, convaincus qu’il est temps d’investir dans la mobilité de demain, pas dans celle d’hier.