Accorder un permis au projet de tour Realex rue de la Loi serait un acte arbitraire méprisant la participation citoyenne et la concertation, et balayant la réglementation urbanistique

Accorder un permis au projet de tour Realex rue de la Loi serait un acte arbitraire méprisant la participation citoyenne et la concertation, et balayant la réglementation urbanistique

Tour Realex (128 mètres !) en commission de de concertation ce mercredi 20 janvier

Le projet Realex rue de la Loi, la nouvelle et anachronique tour de bureaux destinée à accueillir le centre de conférence de la Commission européenne, sera soumis à l’avis de la commission de concertation ce mercredi 20 janvier.

Accorder un permis au projet de tour Realex rue de la Loi serait un acte arbitraire méprisant la participation citoyenne et la concertation, et balayant la réglementation urbanistique ! L’attitude très contestable du gouvernement pour sauver la tour The One (du même promoteur et située juste à côté du site du projet Realex) laisse craindre le pire… alors même que le cabinet Vervoort a récemment annoncé une prise de recul vis-à-vis du projet de PAD Loi, l’outil réglementaire qui pourrait permettre le développement de telles tours de bureaux.

Le projet Realex, délibérément hors norme, déroge de manière totalement démesurée et décomplexée au cadre réglementaire actuel. Il a été développé selon les principes du Règlement Régional d’Urbanisme Zoné (RRUZ) qui n’est pourtant plus en vigueur depuis son annulation par le Conseil d’État le 25 septembre 2019… Malgré cela, le projet semble poursuivre sa route comme si de rien n’était. Le gouvernement régional doit mettre le holà et envoyer un message clair au promoteur Atenor : les projets doivent se conformer au cadre légal actuel.

 

On ne se trouve pas ici dans le cas d’un particulier qui demanderait une dérogation pour une véranda qui «dépasserait» de 50 centimètres mais bien face à un promoteur qui demande qu’on lui accorde des dizaines de milliers de mètres carrés au-delà des limites réglementaires.

La réaction récente du gouvernement dans le cas de la tour The One peut faire redouter l’utilisation d’un scénario du même type : la tour The One, a été sauvée par le gouvernement juste avant que son permis ne fasse l’objet d’une très certaine annulation par le Conseil d’État. Une version précédente du projet Realex avait elle aussi été sauvée de la sorte.
Si le gouvernement venait à accorder un nouveau permis totalement dérogatoire à Atenor, il s’agirait d’un acte arbitraire méprisant la participation citoyenne et la concertation, et balayant la réglementation urbanistique.
En effet, quel est l’intérêt d’avoir un cadre réglementaire si c’est pour s’en écarter dans les grandes largeurs et ainsi laisser un système arbitraire de «deux poids, deux mesures» s’installer ?

Accorder ce permis aurait également pour effet de « verrouiller » le projet de PAD Loi alors qu’il n’est bel et bien qu’au stade de projet et qu’il a fait l’objet d’un avis extrêmement critique de la Commission Régionale de Développement (CRD) à la suite duquel le Ministre-Président Rudi Vervoort a annoncé que le PAD sera «adapté». Accorder ce permis alors que le projet de PAD Loi est toujours en débat reviendrait donc tout simplement à vider de tout sens les principes de participation et de concertation.

Il ne s’agit pas de fustiger le promoteur, qui cherche à maximiser ses profits (c’est l’essence de la promotion immobilière), mais bien le gouvernement, et plus particulièrement le Ministre-Président Rudi Vervoort (planification) et le secrétaire d’État Pascal Smet (urbanisme), qui, par leur attitude cynique et arbitraire déjà affiché dans le dossier The One, risquent, avec le projet Realex, d’entériner le « principe » selon lequel les projets immobiliers peuvent s’affranchir de tout cadre. L’acceptation (ou le refus) d’un projet ne reposerait dès lors plus que sur le seul «bon vouloir» du gouvernement ; autrement dit, sur le fait du prince.

Plus de détails dans notre analyse du 1er décembre 2020 Far We(s)tstraat : qui fait la loi rue de la Loi ?