Le bois de la Cambre est un parc, pas une autoroute ! L'ARAU demande l'interdiction du trafic automobile

Le bois de la Cambre est un parc, pas une autoroute ! L'ARAU demande l'interdiction du trafic automobile

Dans les nombreuses prises de position sur l’accès du bois de la Cambre aux voitures, pourtant symbole de l’espace vert pour les Bruxellois et non de l’autoroute urbaine, la question du trafic automobile a envahi le débat public au détriment de toutes les autres considérations, alors que le l’objet de ces débats… est un parc. L’ARAU pense qu’il est aujourd’hui utile de rappeler la nature d’un parc dans une ville, pour remettre en avant son rôle originel et son importance pour la qualité de vie des Bruxellois.

La fonction d’un parc est d’offrir un lieu de calme, de ressourcement, de loisirs aux personnes qui le fréquentent. Le bois de la Cambre ne peut pas constituer un cadre propice tant que des voitures y circuleront. Le trafic automobile ne se limite en effet pas qu’à l’accaparement de l’espace des voiries mais propage aussi ses nuisances jusqu’au cœur des parties « vertes » par le bruit et la détérioration de la qualité de l’air qu’il génère. L’environnement du bois de la Cambre est fortement dégradé par ces pollutions et par l’insécurité routière que le trafic automobile y fait peser.

Ce constat n’apparaît pas dans l’argumentaire des « pro-voitures » qui commettent l’erreur de ne prendre en compte que la mobilité, de ne voir que des axes de circulation sans considérer l’environnement qu’ils traversent. Ce faisant, ils oublient que des centaines de milliers de Bruxellois ne disposent pas d’un jardin et que les espaces verts de la ville constituent pour eux les seuls espaces de « respiration » auxquels ils ont accès.

Il faut inverser le raisonnement qui consiste à se demander comment maintenir la capacité d’absorption des flux plutôt que de penser à en tarir la source. Or, une mesure comme l’interdiction de la circulation automobile dans le bois de la Cambre participe justement à rendre la voiture moins attractive et donc à diminuer son usage. Tant que cette logique ne sera pas plus largement partagée, les « pro-voitures » pourront continuer à brandir les menaces de chaos dès qu’il sera question de réduire, ne serait-ce qu’un peu, l’emprise de la voiture sur la ville. Des exemples récents comme la démolition du viaduc Reyers ou encore le rétrécissement des tunnels d’entrée de la E40 ont montré que la mobilité s’adapte. Il ne faut pas attendre que le trafic automobile diminue de lui-même (par quel tour de magie ?) pour rendre la ville plus vivable.

Des mesures visant à éviter un report de trafic dans les quartiers avoisinants sont bien sûr nécessaires. Elles doivent donner la priorité au renforcement de la desserte en transports en commun et à l’amélioration des conditions de circulation pour les piétons et les cyclistes : la fluidité automobile ne peut constituer un objectif prioritaire. Le réaménagement de la chaussée de Waterloo doit lui aussi faire l’objet d’une réflexion en profondeur au profit d’un site propre de transports en commun pour d’une part faciliter l’accès au bois et au sud de la Région en transport public, mais aussi pour inciter les navetteurs à abandonner leur voiture bien en amont. Ces enjeux dépassent largement le cadre communal : c’est la Région qui doit prendre la main pour répondre à l’intérêt général et améliorer la qualité de vie des Bruxellois.

[illustration : extrait de la carte « exposition au bruit du trafic routier » de Bruxelles Environnement, 2016]