Le placement d’enseignes évènementielles sur les portiques de la Bourse et de la Monnaie est illégal et nécessite un permis

Le placement d’enseignes évènementielles sur les portiques de la Bourse et de la Monnaie est illégal et nécessite un permis

La promotion d’évènements culturels ne doit ni masquer ni défigurer le patrimoine architectural !

L’ajout d’enseignes évènementielles sur des bâtiments classés tels que la Bourse et la Monnaie, ficelées entre les colonnes des portiques, semble avoir trouvé un terrain d’accueil favorable à Bruxelles et s’être intégré aux programmes de communication de plusieurs institutions.

La législation a été assouplie en 2011 pour épargner aux organisations culturelles  la répétition des demandes de permis. Le phénomène s’est depuis lors banalisé depuis un an avec un effet domino. Ce qui était, par définition temporaire dans la loi, a trouvé une place pérenne dans le paysage du centre-ville. Cependant l’ARAU estime qu’une lecture plus stricte de la législation et qu’une compréhension plus respectueuse de l’architecture permettrait d’éviter de dévaloriser le patrimoine et l’image de Bruxelles.

Après un décryptage de la législation qui touche aux « travaux de minime importance »,  nous passerons en revue les cas des portiques de la Bourse et de la Monnaie tous deux voilés par les affiches d’expositions ou d’opéras.

L’ARAU pense qu’il n’est pas digne des pouvoirs publics (le fédéral pour la Monnaie, la Ville de Bruxelles pour la Bourse) ni d’institutions culturelles aussi prestigieuses que la Monnaie, de gâcher le sens du patrimoine collectif, fruit d’une histoire qui permet au public de donner une signification aux monuments. La Monnaie est un opéra et pas un homme sandwich. La Bourse est le temple des échanges et pas de la bière. Ces institutions ne peuvent alimenter la société du spectacle où tout est marchandise, tout est publicité, tout est vide de signification et de finalités autres que la consommation.

La législation a été assouplie afin de faciliter la publicité des évènements. Mais les opérateurs culturels (et les publicitaires stipendiés par eux) s’engouffrent dans la brèche : la Monnaie annonce sa saison, la Bourse des expositions successives. La publicité tend ainsi à devenir omniprésente et permanente.

L’ARAU estime qu’il ne faut pas prendre des Bruxellois pour des incultes et demande :

  •  Que ces enseignes soient retirées;
  • Que la Ville de Bruxelles demande un permis d’urbanisme pour le changement d’affectation de la Bourse ;
  • Que la législation soit précisée afin d’éviter, à l’avenir, ces dérives ;
  • Que la CRMS soit consultée pour tout acte et travaux portant sur un bien classé. 

Si la Ville et le fédéral ne sont pas aptes à promouvoir la signification du patrimoine dont ils ont la charge, il ne faut pas les dispenser des lumières instituées par le Gouvernement.