La piscine et le théâtre du Résidence Palace sont fermés au public depuis plus de 6 ans ! Les discours contredits par les actes : nouvel exemple avec l’enquête publique sur l’aménagement des abords du Résidence Palace

La piscine et le théâtre du Résidence Palace sont fermés au public depuis plus de 6 ans ! Les discours contredits par les actes : nouvel exemple avec l’enquête publique sur l’aménagement des abords du Résidence Palace

Anciennement un espace public sur sol privé (de l’État), il tend à devenir un espace privé sur sol privatisé en dépit des engagements antérieurs.

Le Résidence Palace étant aujourd’hui quasi entièrement voué au Centre de presse international, situé dans le Bloc C, et au futur immeuble siège du Conseil européen, en cours de travaux dans le Bloc A, la demande vise en réalité, au nom de la sécurité de ces précieuses installations, à transformer un espace anciennement public en un « espace semi-public ». L’ARAU veut attirer l’attention sur le fait que cette formule euphémisante signifie également   « semi privé » et, dans les faits, privatisé, par le type de contrôle d’accès prévu.

Le demandeur du permis est la Régie des Bâtiments, qui se qualifie elle-même d’ « expert immobilier de l’État belge ». L’ARAU veut rappeler que la Régie n’a pas respecté jusqu’à présent son engagement de maintenir l’accès public à la piscine et au théâtre situés dans le bloc C du Résidence Palace, sous le Centre de presse.

La piscine du Résidence Place est fermée au public depuis 2002. Le théâtre est fermé depuis 2006 suite à l’expulsion par la Régie de l’asbl qui l’animait. Ces deux équipements publics devaient, malgré l’accaparement du bloc C du Résidence Palace par le Centre de presse international, ne subir aucune restriction d’accès. La Régie des Bâtiments de l’État, maître d’ouvrage des opérations, n’obéit pas à cette condition inscrite dans le permis qui lui a été octroyé  en 2001. Comme l’ARAU l’écrivait déjà en 2007 : « La Région bruxelloise peut et doit poursuivre cette infraction.»

Les institutions européennes ont déjà développé et continuent de vouloir un territoire sécurisé autour de leurs implantations. La Régie des bâtiments obéit. La Région bruxelloise doit réagir pour préserver l’accès public à son propre patrimoine classé et répondre à ses propres engagements et orientations (Schéma Directeur et Permis d’urbanisme de 2001).

L’ARAU demande à la Ville de Bruxelles, à la Commission de concertation et à la Région de Bruxelles-Capitale :

  • de refuser le parking de 14 emplacements ;
  • de maintenir l’accès public des abords du Résidence Palace ;
  • de réorienter le projet vers une esplanade publique permettant l’accès au théâtre, à la piscine du Résidence Palace et à l’arrière de la chaussée d’Etterbeek, comme annoncé dans le schéma directeur ;
  • d’exiger la réalisation rapide de la condition du maintien de l’accès public aux équipements publics que constituent le théâtre et la piscine du Résidence Palace. La Régie s’y est engagée en 2001 afin d’obtenir le permis pour l’ouverture du centre de presse. Elle a pris cet engagement en pleine connaissance de cause des travaux prévus par les services de l’Etat dans cette zone.

Tout délais supplémentaire jette un doute sur la capacité des pouvoirs publics bruxellois à exercer leurs propres compétences face à l’État et à ses bras armés : Infrabel et Régie des Bâtiments, en l’espèce, mais aussi face au rouleau compresseur des institutions européennes, Conseil des Ministres ici, le Parlement européen dans le dossier de la Maison de l’Histoire européenne.

Les Bruxellois sont les ambassadeurs de 500 millions d’Européens. C’est avec les Bruxellois et non plus contre eux, que peut éventuellement se faire l’adhésion au projet européen et l’intégration des institutions européennes à Bruxelles.