Annoncée depuis 2014, la révision du Règlement Régional d’Urbanisme (RRU), rebaptisé « Good living », a finalement basculé vers une refonte totale. Si la principale motivation du secrétaire d’Etat en charge de l’urbanisme réside officiellement dans un objectif de simplification, il s’avère que la « révolution » formelle annoncée tient avant tout de la dérégulation. Quant au fond, l’ARAU se demande en quoi le texte proposé permettrait (ou non) de faire de Bruxelles une « ville à échelle humaine », en quoi il améliorerait (ou non) le cadre de vie des habitants.
Quelles sont les principales demandes de l’ARAU ?
Faire du trottoir le sanctuaire du piéton
- Maintenir des trottoirs séparés du reste de la chaussée, y compris des pistes cyclables et des espaces de stationnement automobiles, par une différence significative de niveau.
- « Désencombrer » les trottoirs par le retrait de tout mobilier urbain qui n’a rien à y faire (panneaux de circulation, feux de signalisation, etc.).
Diminuer la pression automobile sur la ville et ses habitants
- Imposer des plafonds contraignants (et bas !) de nombre de places de parking dans les nouvelles constructions ; viser le « zéro parking » dans les zones les mieux desservies par les transports en commun.
- Imposer des plafonds contraignants (et bas !) de nombre de places de stationnement en voirie : par exemple en imposant un quota maximum x emplacements par x mètre de voirie.
- Interdire complètement le stationnement à l’air libre en dehors de la voirie.
- Edicter des règles de réduction de l’espace de circulation automobile, indépendamment de la « règle des 50 % ».
Imposer des limites de densité et de hauteur des constructions
- Mesurer, encadrer et limiter la densité des constructions en fixant un P/S maximum à ne pas dépasser.
- Fixer des hauteurs limites à tous les types de constructions, sur base du bâti existant et des espaces publics qui les environnent.
Assurer un environnement sain et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets
- Donner un caractère contraignant aux bilans carbones ; ne pas limiter l’obligation de leur réalisation aux seules opérations de démolition-reconstruction mais l’étendre à tous les projets de construction d’une certaine ampleur (fixer un seuil).
- Fixer des seuils de végétalisation des espaces publics (y compris des seuils d’arbres d’alignement à planter) plus « ambitieux » et adaptés aux différents contextes régionaux et à la typologie des espaces publics.
- Voir également nos demandes exprimées dans le point relatif à la diminution de la pression automobile.
Empêcher les effets sociaux négatifs
- Identifier de manière scrupuleuse et exhaustive les effets sociaux des dispositions du projet de RRU : adapter ou supprimer les dispositions qui généreraient des effets sociaux négatifs.
- Indépendamment du projet de nouveau RRU, doter la Région d’instruments de lutte contre la spéculation foncière (mécanisme de captation des plus-values) et de limitation des prix de l’immobilier.