Le droit à la ville n’est pas à vendre et la santé des habitants n’est pas négociable!

Le droit à la ville n’est pas à vendre et la santé des habitants n’est pas négociable!

Disproportionnées et irresponsables, les réactions politiques pour soutenir le Fuse ont nié le droit à la ville en marginalisant la parole des habitants et en bafouant le droit de l’environnement. Envisager l’expropriation de plusieurs immeubles pour soutenir un établissement commercial privé, en infraction (!), est une proposition politique inacceptable, indigne d’une autorité communale. La Ville de Bruxelles doit tout faire pour maintenir l’habitabilité des Marolles : les fonctions festives font partie de la vie en ville mais elles ne peuvent en aucun cas empêcher les riverains de continuer à vivre dans leur quartier.

« L’affaire du Fuse » a une nouvelle fois révélé une forme de victim blaming courante lorsqu’il est question de nuisances sonores en ville. Les négociations politiques (au sein d’une « task force » dédiée !) mettent actuellement sur la table la piste de l’expropriation des immeubles voisins du Fuse. Cette orientation confirme l’inégalité d’un rapport de force entre les plaidoyers et lobbys s’exprimant en faveur du monde de la nuit d’une part, et les revendications des riverains exigeant le simple respect du droit et de l’environnement habité.

Comment les autorités et l’opinion publique ont-elles pu choisir de faire à tel point pression sur les habitants (jusqu’à leur demande de retirer leurs plaintes) sans jamais penser exiger de l’établissement en infraction un respect des normes et de la loi ? L’ARAU ne peut que regretter le traitement médiatique de cette affaire : la position des habitants a été réduite et caricaturée à l’image d’un habitant grincheux et hargneux, voire à un nouvel arrivant « gentrificateur », qui aurait à lui seul provoqué la fermeture d’un établissement populaire et légendaire. Or les riverains subissant les nuisances sont nombreux, habitent les Marolles depuis des décennies (pour certains, dans la précarité) : la situation s’avère évidemment bien plus complexe que ce que l’emballement médiatique et le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles ont voulu faire croire…

Retour sur les rétroactes et décryptage des fausses-bonnes solutions politiques !