Les enjeux de la mobilité bruxelloise

Les enjeux de la mobilité bruxelloise

[Article de Vincent Carton paru dans la Revue Politique]

Pour certains, l’enjeu numéro un, c’est la fluidité du trafic auto et la lutte contre la congestion par une augmentation de la capacité routière, une offre abondante et bon marché de parkings tant au centre-ville que « de dissuasion », la mise en souterrain du transport public, une offre RER pour les collègues et, le cas échéant, un espace résiduel décent pour les piétons et cyclistes. Vision caricaturale ou plutôt explicitation d’une pensée très présente chez les automobilistes quotidiens.

Pour les autres, soit les 40% de ménages non-motorisés, les 270.000 bruxellois de moins de 18 ans, la plupart des membres du club du 4ème âge, les moins valides, les cyclistes convaincus et autres êtres bizarres, l’enjeu est fort différent : une ville apaisée en termes de vitesse de circulation1, moins bruyante, moins polluée, soucieuse de l’enjeu climatique, davantage plantée, où marcher ou rouler sans l’aide d’un moteur à explosion est confortable et constitue un plaisir (2), où le jour comme la nuit, un transport public répond à la demande, une ville enfin où tant le plombier que le service d’aide à domicile arrive sans difficulté à destination.

Une utopie ? Pas vraiment si l’on accepte de « changer de paradigme » en matière de politique de mobilité et si les citoyens acceptent d’adapter certains de leurs comportement. Première chose, une ville des courtes distances (3), celle où les services de première nécessité sont présents dans tous les quartiers et où la plupart des actes administratifs peuvent être effectués sans déplacement via le Web.

Mais surtout une ville dans laquelle les choix d’investissement en mobilité sont complétement inversés : ne plus investir des centaines de millions dans le rafistolage des 25 tunnels routiers conçus à l’époque du « tout à la voiture » comme si on voulait prolonger cette idéologie jusqu’en 2050 au moins; formule qui par ailleurs ne nous a pas épargné les embouteillages. Et pourtant depuis 2016, la Région de Bruxelles a déjà engagé 814 millions d’euros pour ses seuls tunnels routiers.

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