Ceci n’est pas de la participation

Ceci n’est pas de la participation

Le « processus participatif » organisé par la Ville de Bruxelles autour du projet de réaménagement des boulevards du centre n’en a que le nom

La participation organisée par la Ville, étant donné les conditions strictes ayant présidé à sa conception, était condamnée à accoucher d’un processus et d’un résultat sans véritable intérêt si ce n’est de révéler sa médiocrité…
La participation ne peut se résumer à informer et/ou consulter les citoyens mais doit leur permettre d’apporter des modifications aux projets dans le but de les améliorer.

S’il fallait toutefois reconnaitre une « qualité » au « processus participatif », c’est celle d’avoir mis en évidence la vision paternaliste des autorités où le citoyen, infantilisé, se voit dénier le droit, pourtant légitime (consacré par la convention d’Aarhus et la directive européenne 2001/42/CE), de participer à l’élaboration de projets qui impactent profondément son cadre de vie.

De par son champ d’application limité, ses objectifs « d’adhésion » et la non publicité des informations, le « processus participatif » organisé par la Ville n’est au mieux qu’un ersatz de participation. Au pire, un procédé d’instrumentalisation visant à légitimer les projets. Cette manière de faire ne peut qu’augmenter la défiance des citoyens, déjà patente, vis-à-vis des responsables politiques.

Les pouvoirs publics doivent se ressaisir et ouvrir partout le débat sur les projets d’aménagement. Les Eurobaromètres « panels citoyens » ont démontré que les citoyens avaient davantage de maturité et de sens des responsabilités et des compromis nécessaires que ce qu’imaginent les responsables politiques.

La participation directe est amenée, de toute façon, à prendre de plus en plus de place, notamment à travers les réseaux sociaux. Mieux vaut que la participation ait lieu dans un cadre institutionnalisé, formalisé et responsable plutôt que dans la confusion des intérêts et des manipulations sous-jacentes.