PPAS n° 09-01 « Tour et Taxis », ou comment planifier a posteriori

PPAS n° 09-01 « Tour et Taxis », ou comment planifier a posteriori

L’ARAU demande toujours la réalisation de logements sociaux, d’équipements et d’une desserte en tram

15 ans (!) après la vente du site de Tour et Taxis par la SNCB à un promoteur privé, en 2001, force est de constater qu’aucun outil de planification particulier n’a encore été adopté. Malgré cela, les projets se développent sur le site : des permis sont délivrés, les chantiers progressent (voire, pour certains, sont déjà achevés). En l’absence de PPAS, le développement du site n’est encadré que par les prescriptions, très générales, du PRAS. Autrement dit, les permis jusqu’à présent délivrés l’ont été, dans les grandes lignes, suite à des négociations entre le promoteur et les autorités délivrantes… Ce faisant, l’urbanisation du site s’effectue en fonction d’intérêts divers, sans s’inscrire dans une vision cohérente d’ensemble que le PPAS est censé baliser.

Le site de Tour et Taxis, identifié par le Gouvernement, à raison, comme une « zone stratégique majeure pour la Région », mérite un développement qui réponde aux enjeux auxquels elle est confrontée. Les Bruxellois ont besoin de logements (accessibles !), d’équipements d’intérêt collectif (particulièrement d’écoles et de crèches), d’une mobilité plus durable, ce à quoi ne répond pas ce projet de PPAS. En « arrivant une fois la bataille terminée », il ne fait que confirmer les décisions déjà prises et entérinées dans des permis où les mètres carrés de bureaux et de commerces ont été trop généreusement accordés (avec un « excédent » de 7.000 m² pour la fonction commerciale…). Conséquence : le programme minimal de logements et d’équipements est irréalisable…

Reste à sauver ce qui peut encore l’être ; l’ARAU demande donc :

  • que seules les affectations logement et équipement soient autorisées à l’avenir ; les fonctions commerce et bureaux doivent se limiter aux superficies autorisées par les permis déjà délivrés, voire être revues à la baisse ;
  • que le site comporte un minimum de 25% de logements sociaux ; les promoteurs privés doivent y contribuer ! ;
  • que le patrimoine de la Gare Maritime soit lisible ;
  • qu’une desserte en tram soit réalisée de toute urgence ;
  • que les développements urbanistiques ne nuisent pas à la superficie ni à la qualité du parc, non plus qu’à son accessibilité publique.