Recours contre la spéculation immobilière à De Brouckère !

Recours contre la spéculation immobilière à De Brouckère !

Le projet Brouck’R, développé par les promoteurs Immobel et BPI, consiste en la démolition-reconstruction de la quasi-totalité de l’îlot compris entre la place De Brouckère et les rues des Augustins, des Hirondelles et de Laeken. Seules les façades de la place De Brouckère seraient conservées. Au total, ce sont plus de 40.000 m² de superficie de plancher qui seraient détruits. Or, ce type d’opération de démolition-reconstruction a des impacts importants sur l’environnement : grands volumes de déchets générés lors de la phase de démolition, utilisation de matières premières non renouvelables et émissions conséquentes de gaz à effet de serre pour la production, l’acheminement et la mise en œuvre des matériaux neufs. Des chantiers qui impactent en outre l’habitabilité du quartier sur plusieurs années.

Le projet Brouck’R va donc à l’encontre des urgences environnementales, mais aussi sociales (aucun logement abordable n’est prévu !). Il ne respecte pas non plus le patrimoine. La Commission royale des Monuments et Sites (CRMS) a d’ailleurs rendu un avis « fermement » défavorable sur le projet, s’opposant tant à la démolition d’éléments importants du patrimoine bruxellois qu’aux constructions destinées à les remplacer, spécialement le volume contemporain projeté en surplomb des façades historiques de la place De Brouckère. Bon nombre de réclamations critiquant le projet ont été déposées au cours de l’enquête publique et réitérées lors de la réunion de la commission de concertation.

Malgré tout, la commission de concertation a rendu un avis favorable sous conditions – d’ordre secondaire – sur le projet et, dans la foulée, le fonctionnaire délégué de la Région a délivré le permis d’urbanisme sollicité. Les incidences du projet sur le climat, plus particulièrement les émissions de gaz à effet de serre, n’ont pourtant pas été sérieusement étudiées, en violation du droit européen.

Pour ces raisons, l’ARAU et IEB, accompagnés d’un riverain du projet, ont introduit un recours en annulation devant le Conseil d’État à l’encontre du permis d’urbanisme. Dans la mesure où les travaux de démolition ont déjà commencé, ce recours comporte une demande de suspension, qui, si elle est accueillie, entraînera la suspension des travaux, le temps que le Conseil d’État se prononce sur le recours en annulation.