L’enquête publique portant sur le réaménagement de la rue Belliard est en cours. Principal objet : la pérennisation des « pistes corona » établies de part et d’autre de l’avenue, lors de la crise covid.
Un rapide coup d’œil aux plans actuellement soumis à l’enquête publique permet de relever (au moins) deux contradictions avec les principes du projet de Règlement Régional d’Urbanisme (RRU), récemment présentés par le secrétaire d’Etat en charge de l’urbanisme Pascal Smets.
Ce projet de nouveau RRU prévoit, entre autres :
- Un maximum de 50 % de la voirie réservé au trafic motorisé individuel
- Des trottoirs de minimum 2m de large
Ces deux principes ne sont pas respectés par le projet de réaménagement de la rue Belliard qui prévoit plus de 60 % de la voirie pour les voitures et des trottoirs de seulement 1,80m ! Manque de communication entre les administrations régionales de la mobilité et de l’urbanisme ? Ou énième exemple de la « culture bruxelloise de la dérogation » (par anticipation) ?
Ce projet est non seulement contraire à l’esprit du futur RRU mais aussi aux discours politiques tenus il y a a peine plus d’un an. Dans un article de La Libre de juillet 2021, le secrétaire d’État en charge de l’urbanisme, Pascal Smet, s’exprimait en effet en ces termes :
Le réaménagement de la rue Belliard doit profiler cette avenue pour les cinquante ans à venir, en lien avec GoodMove et la transformation de l’ensemble du quartier européen en quartier à vivre. Nous proposons d’étudier une rue Belliard à trois bandes, équipée de trottoirs plus large, de vraies pistes cyclables ainsi que le retour des arbres afin de végétaliser une artère qui en a bien besoin.
Même son de cloche, à l’époque, du côté du cabinet de la ministre de la mobilité Elke Van den Brandt, qui indiquait que :
Le projet de Bruxelles-Mobilité à quatre bandes et sans verdurisation n’est pas idéal. Nous souhaitons un projet plus qualitatif. La rue Belliard est en forme de canyon, il y fait très vite très chaud, la verdurisation nous semble indispensable. Notre volonté est de donner plus de place aux piétons, aux cyclistes et aux arbres.
Le projet soumis à l’enquête publique ne respecte pas ces engagements :
- 4 bandes de circulation automobile sont maintenues
- il n’y pas de pistes cyclables séparées sur l’ensemble du périmètre
- certains trottoirs sont beaucoup trop étroits
- aucune verdurisation n’est prévue
L’ARAU demandera des explications lors de la réunion de Commission de Concertation qui devrait se tenir le 28 septembre. L’enquête publique se termine le 15 septembre, n’hésitez pas à réagir ! Infos sur la procédure via ce lien ; le dossier d’enquête publique est disponible sur Openpermits.