Le projet de péage-taxe kilométrique est d’intérêt général : il est temps de passer à l’action !

Le projet de péage-taxe kilométrique est d’intérêt général : il est temps de passer à l’action !

Pollution de l’air, bruit, émissions de gaz à effet de serre, insécurité routière, accaparement de l’espace public, congestion… : les dégâts de la voiture sont depuis longtemps établis ; la nécessité de réduire significativement le trafic automobile à Bruxelles est inscrite à l’agenda politique (et dans les plans de mobilité successifs) depuis maintenant de nombreuses années.

Malgré la prise de conscience et les engagements, force est de constater que l’objectif fixé il y a 10 ans est très loin d’avoir été atteint. En effet, le plan régional de mobilité Iris 2 (2010) avait pour ambition de réduire le nombre de kilomètres parcourus en voiture de 20 % à l’horizon 2018 (par rapport à la situation de 2001). Or, Bruxelles Mobilité n’a constaté que 2 % de réduction entre 2001 et 2016. A ce rythme, il faudrait encore attendre près d’un siècle et demi pour atteindre les -20 %…

Sans mesures de restriction du trafic automobile, le développement d’alternatives ne suffit pas

Selon une idée reçue, le développement d’alternatives à la voiture suffirait à convaincre les automobilistes d’abandonner leurs véhicules. Ce n’est pas ce qui est constaté dans la réalité. A Bruxelles, l’offre de la STIB est en constante augmentation, en témoigne notamment le nombre de voyages effectués (434 millions en 2019 contre moins de 200 au début des années 2000) mais aussi des indicateurs plus « techniques » comme la production kilométrique et le nombre de places-km offertes. On ne peut pas dire que les effets aient été notables : il n’est donc guère surprenant que l’impact du projet de métro Nord sur le trafic automobile n’ait été évalué qu’à 0,6 %.

Un chiffre sans commune mesure avec celui du projet SmartMove de la Région (un « mix » de péage et de taxe kilométrique), dévoilé par L’Echo ce 15 octobre, qui pourrait faire baisser de 10 % le trafic automobile. Un résultat comparable à ceux constatés dans les villes européennes où des systèmes de péage ont fait leurs preuves.

Un projet d’intérêt général… et juste !

La mise en œuvre d’un système de péage-taxe kilométrique permettra d’enclencher un cercle vertueux. La diminution de la circulation automobile offrira de meilleures conditions de circulation pour les usagers des transports en commun, qui ne seront plus englués dans le trafic, mais aussi pour les piétons et les cyclistes, rendant ces modes plus attractifs en même temps que l’usage de la voiture sera diminué. Un effet qui sera encore renforcé par l’affectation des recettes de ce système de péage-taxe kilométrique au développement du réseau de transports en commun et à de meilleurs aménagements pour les piétons et les cyclistes. Rappelons que plus d’un ménage bruxellois sur deux n’a pas de voiture : ces centaines de milliers de personnes ont le droit de se déplacer dans de bonnes conditions.
Plus généralement, la baisse du trafic automobile sera synonyme d’une meilleure qualité de vie pour tous les Bruxellois : moins de pollution, moins de bruit, moins d’espaces publics uniquement dévolus à la voiture.

Concernant les éventuels impacts sociaux négatifs, rien n’empêche de prendre des mesures d’accompagnement afin d’éviter de faire peser une charge trop lourde sur les ménages les plus pauvres. Il faut toutefois rappeler que la question n’est pas de savoir comment les personnes qui sont « obligées » d’utiliser la voiture pourront continuer à le faire mais bien de leur permettre de se libérer de cette contrainte.

Il est temps d’agir

L’ARAU encourage la Région à mettre en œuvre ce système de péage-taxe kilométrique au plus vite. Après des années de débats et de projets avortés, l’heure est à l’action. Les Bruxellois attendent des mesures efficaces et rapides pour améliorer leur environnement.

image : Le Soir