Pourquoi l’ARAU décide de ne plus coopérer avec le Cabinet Smet

Pourquoi l’ARAU décide de ne plus coopérer avec le Cabinet Smet

De l’incapacité à reconnaître la légitimité d’une prise de parole libre et indépendante sur Bruxelles

Depuis le début de la législature, le secrétaire d’Etat à l’urbanisme Pascal Smet refuse de reconnaître le travail réalisé quotidiennement par les associations historiques sur les enjeux d’aménagement urbain. Le cabinet n’a jamais répondu aux demandes conjointes et répétées de rencontre collective formulées par l’ARAU, le BRAL et IEB pour une discussion en faveur d’un soutien financier structurel de nos asbl. 

Malgré cette sourde oreille irrespectueuse, nos compétences sont régulièrement mobilisées par ce même cabinet, ses sous-traitants, et ses administrations. Nous ne cessons effectivement d’être sollicitées pour réagir aux multiples projets de refonte de tous les piliers règlementaires de l’urbanisme bruxellois. En quelques mois seulement depuis la fin 2022, les travailleurs et bénévoles de nos associations ont dû fournir un travail d’analyse, quantitativement inédit, sur les projets de révision du Règlement Régional d’Urbanisme, du Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire, et maintenant du Plan régional d’Affectation du Sol… sans compter les réformes des diverses arrêtés complétant ces textes fondamentaux. A cet exigeant labeur, s’ajoutent les sollicitations médiatiques directement liées aux compétences du Secrétaire d’Etat : un travail des plus chronophages mais auquel l’ARAU se prêtera toujours, pour nourrir le débat public, les idées, et informer correctement comités et journalistes…

Parallèlement, les cabinets de la Secrétaire d’Etat Nawal ben Hamou mais aussi du Ministre Président Rudi Vervoort ont, quant à eux, pour leurs compétences en matière d’égalité des chances, de droit au logement, et de culture, enfin reconnu l’importance d’un soutien structurel au milieu associatif (qui existe déjà depuis plusieurs années dans les matières de l’environnement et de la mobilité) et octroyé des conventions pluriannuelles aux associations concernées.

Mais il semblerait que quand on aime la ville, on ne compte pas : il faudrait travailler gratuitement. Pourquoi et sur quoi le cabinet Smet bloque-t-il ? L’urbanisme serait-il trop politique ? Nos associations trop critiques ou pas assez « constructives » ? Ou la volonté est-elle de faire taire une parole libre, critique et indépendante sur la ville ?

 

Cette position politique n’est ni légitime ni audible ; cette situation associative n’est ni juste ni tenable.

Notre association, aux côtés d’autres, était de nouveau invitée par le cabinet Smet, ce 1er juin, à un workshop sur le projet de nouveau RRU. Mais l’ARAU, suite à sa dernière assemblée générale, souhaite aujourd’hui faire savoir qu’il ne lui semble plus digne de coopérer avec le Cabinet Smet, tant que les demandes de reconnaissance et les plans d’actions pluriannuelles, envoyés chaque année, ne sont pas sérieusement pris en considération et étudiés par son administration.

Et ne déplaçons pas l’enjeu vers l’argument de la contrainte budgétaire, des moyens étant débloqués par ailleurs pour d’autres nouvelles initiatives. Il s’agit bien d’une question de vision politique.

Annexes :

Ce mardi 30 mai 2023, à l’occasion des 30 ans de la Commission Régionale de Développement, s’est tenue au parlement bruxellois une séance académique lors de laquelle l’un des fondateurs de l’ARAU, René Schoonbrodt (88 ans) a reçu officiellement des remerciements de la part des experts de la CRD, et des ancien et actuel ministres-présidents, pour son implication historique dans le développement de la Région bruxelloise et la publicité des enjeux d’urbanisme. Cette reconnaissance honorifique ne doit pas faire oublier que l’ARAU ne bénéficie toujours d’aucune reconnaissance matérielle  pour son travail en urbanisme : cherchez la dissonance (ou la maltraitance) !