S'occuper de la vacance

La réhabilitation de la ville pour ses habitants et par ses usagers

55e Ecole urbaine de l’ARAU
26, 27 et 28 mars 2024

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Programme des trois soirées

Mardi 26 mars

Visite guidée introductive à 12h30-14h00
La réhabilitation urbaine au centre de Bruxelles : des îlots d’expérimentation et de doctrines patrimoniales – Informations pratiques ci-dessous

 

ARAU Introduction

 

Nadia Arab (Professeure à l’Ecole d’Urbanisme de Paris, Directrice du laboratoire Lab’URBA, UPEC) et Yoan Miot (Maître de conférences à l’Ecole d’Urbanisme de Paris, Laboratoire LATTS – Techniques, Territoires et Sociétés) – La ville inoccupée. Enjeux et défis des espaces urbains vacants

 

Jean-Marie Halleux (Professeur ordinaire au Département de géographie de l’Université de Liège) – Valoriser les fonciers invisibles pour réussir les transitions

 

Claudine Houbart (Architecte et historienne, chercheuse à l’Université de Liège) – Réhabilitation ? Rénovation ? Restauration ? Le projet urbain derrière le choix terminologique

Mercredi 27 mars

Annabelle Guérin (Coordinatrice de la Cellule Analyse territoriale, Perspective.Brussels) – L’inventaire du foncier et des bâtiments vacants : un outil pour l’avenir des projets urbains bruxellois ?

 

Et Yves Van de Casteele (Directeur de la Connaissance territoriale, Perspective Brussels) – Focus sur le potentiel de conversion des bureaux vacants en région bruxelloise : les résultats de la Task Force Bureaux

 

Mathilde Flas (Assistante-chercheuse en architecture et urbanisme à l’université de Liège) – Logements vacants à (re)mobiliser

 

Benjamin Wayens (Logisticien de recherche et maitre d’enseignement, réseau des études bruxelloises de l’Université Libre de Bruxelles (EBxl)) – Vacance résidentielle, commerciale et des bureaux à Bruxelles: mythes, tendances, opportunités et enjeux

 

Géraldine Bouchet-Blancou (Chercheuse associée au laboratoire AMUP, Strasbourg ) – La mise en valeur du foncier aérien : effets escomptés vs. effets réels

Jeudi 28 mars

Nicolas Bernard (UCLouvain – Saint-Louis Bruxelles) – Lutter contre la vacance et la sous-occupation : tour d’horizon et actualités des outils juridiques

 

Du côté des acteurs – Des meilleures pratiques… aux revendications

 

  • Catherine De Zuttere (Juriste et urbaniste, coordinatrice de l’ERU) – 30 ans de création d’outils pour combattre la vacance ; Inspirations pour de nouvelles propositions d’action
  • Maxime Zaït (Juriste, co-fondateur de Communa, chercheur à la faculté de droit de la VUB) – De l’occupation temporaire aux communs : quels droits d’usage ?
  • Benjamin Pradel (sociologue et urbaniste, co-fondateur d’Intermède, Lyon) – Recycler le foncier : convaincre, occuper, coopérer pour perdurer ?
  • Véronique Gérard (Directrice adjointe de la FéBUL – Coordinatrice de l’« Agence Occupations Temporaires » ) – Les typologies de convention d’occupation dans le contexte de logements en attente de rénovation
  • Veronica Pezzuti (Coordinatice de Sohonet, Social Housing Network) – Le Socio-Réno Deal ou la rénovation du bâti bruxellois comme levier pour accroître le logement abordable
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Visite guidée introductive (26/03, 12h30)

La réhabilitation urbaine au centre de Bruxelles : des îlots d’expérimentation au tournant des années 1970

En préambule de cette 55e école urbaine, l’ARAU vous propose une visite introductive sur la notion de « réhabilitation » au centre de Bruxelles, à travers des projets qui ont marqué l’histoire de la conservation urbaine mais aussi l’évolution de la pratique du projet urbain en contexte patrimonial. Claudine Houbart (ULiège), spécialiste du travail de Raymond M. Lemaire et autrice Du Monument à la ville (Presses Universitaires de Liège, 2023) sera notre guide ! L’itinéraire nous fera déambuler d’îlot en îlot : îlot Saint Géry,  îlots sacrés et îlot Sainte-Anne. Des lieux denses en réflexions patrimoniales et architecturales qui continuent de nourrir les débats sur notre rapport à l’héritage bâti…

  • Le 26 mars
  • 12h30 – 14h
  • Rdv au coin de la place Saint-Géry et de la rue de la Grande Île (1000 Bruxelles)

Introduction

Construire la ville sur elle-même, avec sobriété et compacité, est la nouvelle vision consensuelle de l’urbanisme contemporain. Rappelons que c’est aussi un vieux combat des luttes urbaines historiques et des associations qui y ont pris part depuis 55 ans ! Ces enjeux urbains trouvent cependant un ancrage neuf. Limites des ressources en matériaux, limites énergétiques, limites de l’artificialisation des sols… : autant de contraintes qui nous obligent à revoir la manière de densifier la ville, et à « rentabiliser » la richesse déjà construite, pour mieux la partager.

La « croissance urbaine » (production de logements, intensification des usages) – quand elle est encore assumée et désirée – doit donc principalement se satisfaire des ressources bâties. À Bruxelles, comme dans de nombreuses autres villes, une proportion sensible d’espaces et de bâtiments sont abandonnés, sous-occupés, sous-exploités ou encore financiarisés… selon les problématiques en jeu. Couplée à une politique de réhabilitation, cette vacance, qu’elle concerne les bâtiments de bureaux, de logements, ou encore des équipements ou infrastructures publics, est souvent perçue comme un potentiel et un moyen d’action permettant de restreindre le besoin en nouvelles constructions : il serait alors possible d’« augmenter » la capacité d’accueil de la ville sans trop alourdir son empreinte environnementale et, pourquoi pas, en rencontrant des politiques sociales.

Cette projection économe en énergie présuppose et amène sur la table de nombreuses interrogations : à quel point une partie de la ville existante serait-elle réellement sous-utilisée ? Dans un contexte global d’urgence climatique mais aussi local de fracture sociale préoccupante, quels leviers cibler pour un meilleur investissement public et privé dans les projets de réhabilitation ? La richesse urbaine héritée, mériterait-elle une meilleure répartition territoriale et sociale ?  Les lieux abandonnés doivent-ils être plutôt la cible d’une planification systématique ou bien d’un urbanisme plus tactique et expérimental, reposant sur des initiatives citoyennes ?

À l’heure où, pour de nombreux penseurs et acteurs de la ville, la voie de la réhabilitation du bâti existant est de nouveau posée comme une évidence, l’ARAU a donc décidé de consacrer sa 55e École urbaine à l’objectivation de l’intérêt et du potentiel des lieux urbains vacants