Droit de réponse : vote de l'ordonnance "fast track" pour la DEMOLITION du Palais du Midi

Droit de réponse : vote de l'ordonnance "fast track" pour la DEMOLITION du Palais du Midi

En Commission régionale de développement territorial, la députée PS Fadila Laanan a eu l’occasion de réaffirmer l’opinion et le mépris de son parti à l’égard de la mobilisation de notre association mais aussi des 450 signataires de la pétition pour protéger le palais du Midi, en qualifiant de « suspects », la demande de classement et l’intérêt de l’ARAU pour le quartier.

 

 

Pour l’ARAU, ce sont ses propos qui sont indéfendables : comment oser reprocher à une association de mobiliser un outil de protection du patrimoine… pour sauver un patrimoine en proie à un danger clairement identifié, une démolition programmée par les autorités publiques ? Le classement ne serait-il donc là que pour muséifier la ville et non pour permettre une action citoyenne éclairée sur l’intérêt présent de son histoire passée ? N’est-il pas plutôt « suspect » d’accuser publiquement d’« instrumentalisation » l’initiative populaire d’une pétition de classement et de faire preuve d’un tel mépris à l’égard d’un travail associatif pour sauvegarder le Palais du Midi, mobilisation qui dépasse largement la sphère de l’ARAU ? Fadila Laanan a-t-elle pris le temps de (faire) lire le dossier de classement et l’étude historique ou se contente-t-elle de suivre la manœuvre d’occultation au grand public des dégâts patrimoniaux qui menacent la ville ?

Il est inacceptable de dénigrer de la sorte le travail de veille permanente que les associations de défense de l’environnement urbain mènent pour la protection du patrimoine avec, souvent, très peu de moyens humains et financiers. C’est parce qu’un travail de vigilance et d’analyse, régulier, indépendant et intègre, est produit depuis 55 ans que notre association est en mesure de juger pertinent et justifié d’introduire un dossier argumenté pour faire reconnaître la valeur patrimoniale d’un lieu exceptionnel.

C’est aussi justement parce que notre association use avec beaucoup de parcimonie de la pétition de classement (2 fois en 20 ans ?) que le gouvernement pourrait considérer qu’il n’y pas d’abus ou d’instrumentalisation de la demande de classement mais bien une réelle inquiétude et une véritable menace à prendre au sérieux. La pétition de classement actuellement sur la table est à la hauteur du danger auquel le Palais du Midi est confronté.

Et rappelons – car l’étude historique n’a visiblement pas été lue ! – que l’ARAU n’a pas découvert l’intérêt du Palais du Midi en 2023 : il se manifestait déjà dans les années 1980 pour porter l’attention sur l’impact des projets de rénovation et réaffectation. Il était même le seul « réclamant » dans une commission de concertation de 1986 : « Le dossier fut soumis à enquête publique du 15 au 30 septembre pour « destination commerciale dans une zone d’équipements d’intérêt collectif ou de service public » et parce qu’il se trouvait compris dans une zone d’intérêt culturel, historique et/ou esthétique. La seule réaction reçue par l’administration lors de l’enquête fut celle de l’Atelier de Recherche et d’Action Urbaines. La demande passa devant la Commission de Concertation le 14 octobre 1986 et celle-ci remit un avis favorable unanime. » (p.95 de l’étude historique de 2021 commanditée par la Ville de Bruxelles et annexée à la demande de classement).

Qui manque donc de crédibilité ?