Effondrement architectural, social et environnemental à Roubaix

Effondrement architectural, social et environnemental à Roubaix

Pourquoi Bruxelles est concernée par le scandale politique et urbanistique qui condamne le quartier de l’Alma-Gare, un patrimoine urbain… en partie bruxellois !

L’Alma-Gare, quartier le plus défavorisé de la ville la plus pauvre de France, ne constitue pas un point d’arrêt des nouveaux circuits culturels de Roubaix et n’est certainement pas une priorité dans la politique d’attractivité touristique de la ville. Il fait pourtant partie de l’histoire architecturale belge et constitue aussi le symbole d’une révolution démocratique dans la pratique du projet urbain, révolution nourrie par les luttes urbaines bruxelloises historiques. Car l’Alma-Gare est à la fois sœur jumelle de la bataille de la Marolle… mais aussi du quartier des Venelles et de la Cité de l’Amitié à Woluwe Saint-Pierre.

Laissons donc de côté la magnifique Piscine de Roubaix et les diverses manufactures réhabilitées, pour mettre dans l’urgence un coup de projecteur sur l’Alma-Gare et sur ce qui a aussi fait, dans les années 1970-80, la richesse et la fierté de Roubaix et d’architectes bruxellois : une œuvre collective et participative de rénovation urbaine de tout un quartier ouvrier. Un patrimoine urbain et social commun unissant Bruxelles et Roubaix que les autorités locales ont décidé de rayer purement de la carte et de la mémoire de la ville. Un acte de négation de l’histoire urbaine et de mépris social alimenté par une mentalité hygiéniste, sécuritaire et autoritaire digne d’une époque que l’on aurait espéré révolue ! L’ARAU, après avoir renouvelé les échanges avec Roubaix en 2023, apporte officiellement son soutien à une lutte urbaine intrinsèquement transfrontalière et appelle les professionnels et citoyens bruxellois à se manifester pour sauver ce quartier d’une démolition complète !

Les professionnels, militants mais aussi les journalistes bruxellois peuvent et doivent à leur tour relayer ce scandale patrimonial, s’indigner, demander la réhabilitation de ce quartier dans le respect de son histoire et de ses habitants, et nourrir l’espoir que « l’Alma vivra » en apportant, comme dans les années 1970, une pierre à l’édifice de la rénovation et de la démocratie urbaines !

 

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