Gare de Bockstael : la multimodalité et les PMR laissés à quai

Gare de Bockstael : la multimodalité et les PMR laissés à quai

Ce mercredi, on débattait en Commission de Concertation du projet de rénovation de la gare de Bockstael, à Laeken. Les intentions sont louables : la gare sera bien plus accessible aux PMR (deux ascenseurs desserviront les quais), son aspect général sera rafraichi, et il est prévu de construire un édicule, sur le boulevard, afin de mieux signaler la présence de la gare dans l’espace public, et d’abriter un parking vélo.

Mais ce projet est révélateur d’un manque de coordination entre les acteurs de la mobilité à Bruxelles et ne permettra pas d’améliorer la multimodalité du pôle Bockstael, malgré les promesses. Outre le train, on trouve en effet à Bockstael 1 ligne de métro, 2 lignes de tram, 3 lignes de bus STIB (+1 Noctis) et 13 lignes de bus De Lijn !

Or le projet de la SNCB ne se concentre que sur les abords directs de la gare, boulevard Emile Bockstael, où ne passent que les bus De Lijn. Pour les lignes de la STIB, la correspondance se fait sur la place Bockstael, à 200m… et sur la place, absolument rien n’est prévu pour signaler la présence de la gare, qui reste anonyme. Idem sur les quais du métro, où le logo indiquant la gare est plus que discret.

En outre, les quais du métro se trouvent juste sous ceux de la gare mais, actuellement, des cloisons empêchent de les voir. Il suffirait de remplacer lesdites cloisons par des baies pour rétablir une connexion visuelle entre les deux types de quais : une solution qui favoriserait le contrôle social, mais permettrait aussi aux usagers de se rendre compte des correspondances possibles entre les deux modes de transport !

 

Enfin, les ascenseurs prévus ne desservent que les quais SNCB, mais pas ceux du métro. On imagine le parcours du combattant des PMR qui, pour rejoindre les quais du métro depuis ceux de la gare, devront remonter sur le boulevard, le traverser, puis parcourir 200m et prendre deux autres ascenseurs…

 

L’ARAU prépare actuellement une étude sur le potentiel du train pour les déplacements intrarégionaux. Il sera notamment question de comprendre pourquoi la part modale du train dans les déplacements intra-bruxellois est si faible : parmi les explications, on peut citer la méconnaissance du réseau SNCB et de ses possibilités, mais aussi les difficultés rencontrées pour passer d’un mode de transport à l’autre (titres de transports, infrastructures pas adaptées à certains publics, manque d’information sur les possibilités, etc.). Ces problèmes tiennent notamment à un manque de concertation entre les acteurs de la mobilité en Région bruxelloise.

Pour augmenter la part modale du train à Bruxelles, il est nécessaire que les différents acteurs concernés (STIB, Bruxelles Mobilité, SNCB, communes, etc.) se mettent autour de la table afin de concevoir des projets qui permettent de rendre les gares bruxelloises plus visibles, et d’en faire de véritables pôles d’échanges multimodaux. La gare de Bockstael, mais surtout ses usagers (actuels… et futurs) méritent mieux !