Un Tracé Royal... sauf pour les trams ?

Un Tracé Royal... sauf pour les trams ?

Les travaux de réaménagement de la place Royale ont démarré cette semaine en grande pompe. Au programme : rénovation des revêtements, déplacement des deux voies de tram du côté ouest de la place, mais surtout limitation de l’emprise de la voiture pour libérer l’espace public au profit des modes actifs. Comment ? En faisant rouler les automobiles, bus et trams… au même endroit. Exit donc le site propre des transports en commun.

Pour l’ARAU, la disparition du site propre du tram n’est pas acceptable. Les usagers des transports en commun ne sont pas une variable d’ajustement : si l’espace public DOIT être repartagé pour donner plus de place à la mobilité active, cela ne doit pas se faire au détriment du transport public, qui se retrouve bien souvent mêlé au trafic automobile et voit donc son efficacité et sa vitesse commerciale réduites. Ce partage de l’espace public doit se faire en vertu du principe STOP, selon lequel les transports en commun (Openbaer vervoer) ont priorité sur les véhicules personnels (Privé vervoer). Dans le cas de la Place Royale, ce principe ne sera pas respecté.

place royale

Il en sera de même plus au nord sur le Tracé Royal, place de la Reine à Schaerbeek. Bien que très positif à de nombreux égards (notamment pour la mobilité active et le respect du patrimoine), le projet de réaménagement de la place fera perdre au tram son site propre sur quelques dizaines de mètres : assez pour entrainer des retards à la chaine et la diminution de sa vitesse.

place de la reine

Le site propre du Tracé Royal avait pourtant été identifié comme nécessaire dans le premier Plan Régional de Développement (PRD) pour garantir la fluidité du trafic. Réalisée entre 1990 et 2005, la mise en site propre des trams sur cet axe (mais aussi sur d’autres : rue de Stalle, avenue Brugmann, etc.) fut l’une des premières mesures régionales favorisant les transports en commun.

L’ARAU demande que l’acquis de la mise en site propre des trams ne soit pas remis en cause. L’impératif de développement de la mobilité active ne doit pas conduire les autorités à marginaliser les besoins des transports en commun de surface et de leurs usagers. L’accaparement historique de l’espace public par la voiture a fait du tort aux piétons, aux cyclistes et aux trams… Ces derniers ont aujourd’hui et de toute évidence un rôle à jouer dans la politique diminution de la pression automobile : maintenir et améliorer la fluidité de la circulation des trams devraient constituer un objectif de tout projet de réaménagement ! Le tracé royal, axe structurant pour le réseau de trams et pour notre paysage urbain, mérite qu’on l’aborde de manière cohérente sur base d’une vision d’ensemble. Qu’en pense la STIB ?