Musée Juif de Belgique : une opération de démolition-reconstruction totalement injustifiée !

Musée Juif de Belgique : une opération de démolition-reconstruction totalement injustifiée !

Ce 20 décembre avait lieu la commission de concertation sur la demande de permis pour la « transformation » du bâtiment abritant le Musée Juif de Belgique, rue des Minimes dans le quartier du Sablon. L’usage des guillemets à « transformation » est de mise car il s’agit bel et bien d’une opération de démolition-reconstruction : seule une partie de la façade serait conservée. Le demandeur du permis, Beliris (une institution publique !), ne s’en cache pas : « Le bâtiment principal sera en grande partie démoli à l’exception de la façade à rue (côté rue des Minimes) qui est maintenue et restaurée jusqu’à la corniche (située à une hauteur de 20,4 m). Un nouveau volume sera construit sur la parcelle en relation avec cette façade. » (note explicative, p. 12)

La justification du choix de la démolition est pour le moins sommaire : « Le bâtiment actuel construit en 1901 pour accueillir une école allemande n’est pas adapté aux besoins muséaux et aux ambitions du Musée Juif de Belgique. Le bâtiment ne correspond pas aux normes incendies, les installations techniques sont sommaires et l’architecture se dégrade peu à peu. » (rapport d’incidences, p. 11) Nulle trace dans le dossier d’une alternative consistant en la rénovation du bâtiment : la partie du rapport d’incidences censée analyser les « solutions de substitutions » est tout simplement… manquante ! Il n’est dès lors pas étonnant que le dossier ne contienne non plus aucun bilan carbone de la démolition-reconstruction, type d’opération dont on sait maintenant depuis de nombreuses années qu’il est bien plus dommageable pour l’environnement qu’une rénovation. Cet amateurisme est incompréhensible et inacceptable, surtout de la part d’une institution publique comme Beliris !

Dans ces conditions, la commission de concertation ne peut que rendre un avis défavorable. Alors que la Région envisage d’exclure presque totalement la possibilité de projets de démolition-reconstruction dans son projet de nouveau Règlement Régional d’Urbanisme (actuellement à l’enquête publique), il est inacceptable que le projet de « transformation » du Musée Juif de Belgique continue sur cette voie. Un musée, dans ses missions de conservation et de transmission du patrimoine, doit au contraire s’inscrire dans une logique de préservation et de rénovation. Il faudra organiser une nouvelle enquête publique sur cette base.