Réaménagement du BIP : la concentration des musées nuit gravement à votre patrimoine

Réaménagement du BIP : la concentration des musées nuit gravement à votre patrimoine

Ce mercredi, c’est le dossier du BIP (Brussels Info Place, 2-4 rue Royale) qui passait en Commission de Concertation : le projet porte sur le réaménagement du rez-de-chaussée et de la cour d’honneur du BIP et la centralisation des entrées de différentes activités culturelles en un accès unique adapté aux PMR.

Concrètement, l’intérieur du bâtiment serait fortement remanié, et celui-ci subirait plusieurs interventions contemporaines en façade qui porteraient atteinte à la composition de celle-ci. Si l’objectif d’accessibilité est tout à fait légitime, le projet se ferait au mépris du bâtiment et, plus largement, du patrimoine exceptionnel que constitue la Place Royale et les éléments qui la composent. L’ARAU ne peut que partager l’avis défavorable émis par la CRMS en décembre dernier, et ce pour plusieurs raisons :

  • Le dossier révèle une méconnaissance de l’étendue de classement sur les bâtiments concernés, soit une menace pour certains éléments patrimoniaux composant cet ensemble ;
  • La succession de projets non-coordonnés (dont celui-ci) risque d’altérer petit à petit « la remarquable cohérence du Quartier Royal » ;
  • Le projet prévoit d’évider de manière importante le bâtiment du BIP, au risque de le dénaturer radicalement. Cet « évidement » peut aussi se comprendre comme une véritable démolition, ce à quoi l’ARAU ne peut souscrire ;
  • Enfin, une série d’interventions contemporaines sur le bâtiment (nouvelle façade côté cour, nouvelle porte d’entrée, modification des jours de cave, installations techniques en toiture, etc.) risquent de porter atteinte aux « logiques d’ordonnancement et de cohérence qui caractérisent l’ensemble néoclassique et aux principes de composition du bâtiment, de l’ensemble, de la Place et plus largement, du quartier. »

D’autre part, il faut noter que la volonté de centralisation des entrées tient notamment de la multiplication des musées dans le Quartier Royal et au Mont des Arts : une mono-fonctionnalité que l’ARAU a toujours critiqué, entre autres récemment lors de l’enquête publique pour le projet de « Musée du Chat » (janvier 2020). Ce projet de nouveau musée portait déjà atteinte au paysage néoclassique, dont l’homogénéité architecturale avait pourtant pu être préservée jusqu’à il y a peu. L’ARAU relevait par ailleurs qu’il aggravait cette mono-fonctionnalité du zoning muséal et touristique et qu’il aurait dès lors mérité une autre localisation.