Projet Lebeau : la commission de concertation donne son aval à la demande de permis d’Immobel

Projet Lebeau : la commission de concertation donne son aval à la demande de permis d’Immobel

Les administrations régionales (Direction régionale de l’Urbanisme, Bruxelles Environnement, Direction régionale des Monuments et Sites) et la Ville de Bruxelles ont rendu un avis favorable unanime le 24 octobre dernier. 

Ces administrations, parfaitement conscientes des enjeux environnementaux, urbanistiques et sociaux, ont donc donné leur feu vert à un projet qui ne répond pas aux intérêts locaux, régionaux et globaux : trop de bureaux, trop de démolitions, trop de parkings, trop peu de logements (et aucun logement abordable !). Pour plus de détails, lire notre analyse du 14 septembre dernier.

Comment expliquer cet avis favorable si ce n’est par le suivi d’« instructions » politiques ? Les administrations ont bien sûr le devoir de mettre en œuvre les décisions politiques, de se conformer aux plans stratégiques et à la réglementation, établis démocratiquement. Mais elles ont aussi la responsabilité de « tirer la sonnette d’alarme » quand cela s’avère nécessaire. Dans le cas du projet Lebeau (et, malheureusement, dans bien d’autres dossiers), les occasions ne manquent pas : démolition-reconstructions énergivores, qui contreviennent aux objectifs de réduction des émissions de CO; absence de logements sociaux, qui contrevient aux objectifs d’augmentation de l’offre de logements abordables ; agrandissement du parking, qui contrevient aux objectifs de réduction de la pression automobile ; présence de dizaines de milliers de mètres carrés de bureaux, qui contrevient aux objectifs de renforcement de la mixité fonctionnelle…

Le rôle des administrations qui siègent en commission de concertation est de formuler un avis, notamment sur base des réclamations émises lors de l’enquête publique. Cet avis n’a pas pour vocation de se conformer aux (éventuels) « instructions » ou desiderata des cabinets politiques, formulés en amont, mais bien d’éclairer la décision de délivrance (ou de refus) de permis qui interviendra en aval. Si les autorités politiques, qui ont in fine le « dernier mot » (et c’est bien normal !), choisissent, pour l’une ou l’autre raison, de s’écarter de cet avis, elles doivent le faire en prenant la responsabilité de ce choix et en le motivant. Pour le dire autrement : les autorités politiques doivent assumer leurs décisions, sans se retrancher derrière des avis qu’elles auraient dicté aux administrations. Le risque d’afficher publiquement des « désaccords » est largement compensé par une plus grande transparence des processus de décision, et donc par un renforcement de la démocratie.