Rempart des Moines : tout doit disparaître !

Rempart des Moines : tout doit disparaître !

A Bruxelles, en 2023, les démolitions et abattages non-justifiés ont encore de l’avenir. Ce 26 juillet, en plein milieu des vacances d’été, la Commission de Concertation a remis un avis favorable sur le projet de démolition-reconstruction des logements sociaux et de l’équipement sportif du Rempart des Moines… tout en exigeant une nouvelle étude sur la justification du choix de la démolition, option qui concerne l’intégralité du bâti existant !

Comment encore accorder une crédibilité à une instance d’avis qui valide un projet aussi important de démolition-reconstruction en plein centre-ville sans en mesurer préalablement l’impact pour l’environnement et sur le quartier ? Pour l’ARAU, cette position témoigne d’une négation totale des enjeux environnementaux, sociaux et urbanistiques, et balaye la voix citoyenne qui n’avait pas manqué de s’exprimer lors des deux enquêtes publiques (2022 et 2023).

Sans apporter aucune modification vraiment significative par rapport aux plans de 2022, le projet suscite toujours les mêmes critiques, lesquelles étaient partagées par tous les requérants qui se sont exprimés lors de la séance de la CC : surdensification de l’îlot ; abattage de 67 arbres, dont 5 remarquables ; démolition et reconstruction d’une salle de sport construite il y a à peine plus de 20 ans (!) ; construction d’un parking de 188 places en plein centre apaisé ; aucun bilan carbone du projet n’a été produit, ni demandé aux les porteurs du projet ; aucune garantie sur que les 132 logements développés par la Régie seront bien des logements sociaux.

Des critiques qui ne semblent pas avoir été reprises dans les conditions émises par la Commission de Concertation, dans son avis. Celle-ci se limite effectivement à demander « de fournir les études préalables qui ont mené au choix de la démolition des immeubles plutôt que de leur maintien, y compris pour la salle de sport ». Les études sur les alternatives et le bilan carbone des projets devraient constituer de véritables outils d’orientation et de conception pour les auteurs des projets, puis d’aide à la décision pour les autorités publiques. Pas de simples pièces justificatives  pour faire passer administrativement et juridiquement un projet. On ne peut que regretter que ces analyses soient exigées si tardivement et qu’elles ne soient pas mises à profit d’une participation citoyenne sur les projets et alternatives possibles.

L’ARAU demande à la Région de rester fidèle à ses déclarations et ses objectifs : en l’état, elle ne peut accorder de permis à un projet qui s’éloigne autant de ses ambitions urbanistiques, environnementales, et sociales.

Un nouveau projet doit être mis au point avec

  • Le maintien du nombre actuel de m² de constructions sur le site (26.470 m²) ;
  • Le maintien des arbres et de la salle de sport existants ;
  • La suppression du parking projeté ;
  • Un bilan carbone précis de l’opération ;
  • La garantie de 100% de logements sociaux.